mercredi 5 novembre 2008

Back to Black

Je m'aperçois que j'ai la prose en berne, la joie de vivre non-littéraire et une tendance à la dépression qui se manifeste dès que je veux jeter quelques mots par écrit. Je m'en aperçois, parce que, en bonne mégalo qui se respecte, je me relis de temps en temps.
C'est une belle énigme que celle-la quand on sait que je ne passe pas vraiment pour la cafardeuse de service auprès des gens qui ont le malheur de me fréquenter un peu ou beaucoup (pas d'utilisation prolongée sans avis médical). Pourquoi alors la personne enjouée et prompte à la galéjade que je suis en période dite "de sociabilisation" (mot qui, vous l'apprendrez, n'existe même pas, c'est bien fait pour moi), se transforme en écrivain maladivement déprimé, du genre qu'on s'imagine bien avaler toute son encre de chine pour en finir avec cette vie et toutes les autres, dès qu'il s'agit de traduire en mots -bien réels et mal écrits- ses états d'âme ?
(Et tout ça ne m'empêche pas de cultiver l'art de la digression oiseuse jusqu'à l'hystérie, à l'oral comme à l'écrit, mais ça vous l'aviez remarqué, petits chenapans que vous êtes ; je vous imagine d'ailleurs bien vous gausser de moi à ce propos, les cheveux au vent tandis que vous dévalez la grand rue sur votre vélo dans un train d'enfer, la liberté en bandoulière, et les tâches de rousseur de vos nez mutins dressées comme une ultime provocation au temps qui passe et qui coule sur vous comme l'eau claire sur les rochers de la jeunesse, pendant que je me ratatine et me racorni de jour en jour dans le coin sombre de mon désespoir.)


Bref, en un mot comme en cent (mais plutôt en cent, à choisir), je capte quedalle à cette propension de mon esprit à sombrer dans les limbes du noir chaos dès qu'il s'agit d'aligner deux mots par écrit. (ce qui fait 1mot divisé par commeen100 auquel j'ajoute 2motsparécrit, le tout reporté à la racine cubique de l'âge du capitaine, et là vous aurez compris pourquoi j'aime à placer des nombres partout dans mes phrases, dès fois, comme ça, au débotté.) J'ai bien sur une théorie là dessus (j'ai des théories sur tout, y compris sur les théories, si vous voulez le savoir). Je dirais que tout d'abord, j'ai plus souvent envie d'écrire quand je suis pas au mieux. Ou plutôt que j'ai rarement envie d'écrire quand tout va bien. (ma théorie là dessus c'est que tous les écrivains sont dépressifs, sinon ils vivraient leur vie, comme tout le monde, au lieu de se mettre à pérorer sur lui (le monde) et à imaginer la vie d'autres gens, qui eux, ont une chance d'être heureux.) C'est déjà un point établi, quand je respire la joie et le contentement de soi, je ne raconte pas de conneries par écrit, je les fait (les conneries).
Ensuite je dirais que l'écriture est beaucoup plus intime que les relations sociales, quelles qu'elles soient. Au fond, on en dit bien plus en trois mots écrit qu'en cent prononcés. Et la vérité, c'est que je ne suis pas d'une nature très joyeuse. La vérité est ailleurs. Ailleurs que dans mon comportement en tous cas. C'est plus facile d'être soi-même quand on écrit, parce que quand on le fait, on est seul. Et moi je préfère déprimer toute seule, j'ai le sens des convenances quoi, j'ai été bien élevée, étou étou.

Bref, en gros tout ça pour dire que je suis déprimante à lire. Alors je vais faire des efforts quoi. M'enfin pas trop quand même, faudrait voir à pas pousser l'ancêtre de deuxième génération dans les Urtica urens...

Du coup pour finir en beauté, je vais vous mettre une photo de moi, je vais vous en raconter une bien bonne (ou pas) :
" Qu'est-ce que fait un juif orthodoxe quand il rentre dans un café ?"
"Plouf."

Hilarant non ? (bon Dieu, à quand le :graymdr: sur Blogger ?)

4 commentaires:

Emma a dit…

J'en ai marre d'avoir zéros commentaires alors je m'auto-commente :
Emma, whaaaa keske tu es géniale, alors ça dis-donc...

*sors*

Shin a dit…

mouhahaha j'adore le commentaire XD

Eni a dit…

Je connaissais pas ici =)

J'aime bien, qu'est ce que t'es géniale franchement ;)

Anonyme a dit…

Je vais pas te dire un truc que tu sais déjà quand même... Et je m'inquiète de la santé de tes chevilles. Donc je ne te dirais pas que tu es géniale... Mais je n'en pense pas moins. ;-)