Mais des instants sont trop futiles pour qu'on les capture. Et les voir s'éloigner dans la nuit de l'éternité, sans pouvoir les saisir, malgré tous ses efforts. Les gestes désespérés s'enchainent pour les retenir, en garder un peu dans nos mémoires. J'ai eu tellement peur d'oublier que je ne me souviens plus, à peine esquissé des moments si semblables aux autres et tellement différents. On ferme les yeux et on se concentre pour ne pas les perdre, jamais, mais ils vous échappent quand même, épris de leur liberté, celle qui fait leur beauté.
Tous les papillons de mon esprit se sont fait la malle, envolés dans des nuits d'été, leurs ailes de poudre au vent des souvenirs perdus, leurs antennes délicates dans le tourbillon du temps qui dépasse. Aucun filet n'a pu les retenir et je reste seule avec rien. Rien d'autre que des futilités et des photos ratées.
Et parfois même elle en rêvait, mais tout alors était différent, les lieux, les gens. Et ceux qui visitaient ses songes de leur pas léger partaient sans rien laisser d'autre que le sentiment indécis de leur présence. Et leurs traces disparaissaient avec la nuit qui s'efface.
Quand le petit matin arrive plus rien n'existe d'autre que toi.
1 commentaire:
*_____*
C'est beau.
J'ai eu l'impression d'arriver dans un autre temps, un autre monde...
Enregistrer un commentaire