vendredi 5 mars 2010

I love Paris










Bientôt le printemps et son souffle frais. Bientôt les cendres s'envoleront au grès de son esprit volatile, des poussières d'hier sous les rayons de demains, évacués par la lumière du matin.
Bientôt sous nos souvenirs il n'y aura plus rien, même pas nous. Seule l'idée d'un passé écorné par trop de lectures. Mais les mots sont écrits à l'encre sympathique.

Être si proche, et tellement loin à la fois, savoir sourire dans les pleurs d'autrefois, oublier ce qu'on devrait dire, se concentrer sur ce qui ne doit pas sortir, et respirer le temps qui passe. Toujours trop vite. Il s'effiloche, plus on s'accroche à lui, plus il s'amenuise, et quand on fait mine de l'oublier, il accélère encore. 



J'ai aimé sauvagement le concert de la semaine dernière, j'en ai apprécié chaque moment comme un cadeau sublime. J'en ai même perdu des morceaux, trop occupée que j'étais à me concentrer pour les conserver. Tant d'attente, tellement récompensée, et le froid qui tombe comme un couperet.
C'est déjà passé.


Je crois que je préfère les moments qui précèdent ce genre d'occasions plus encore que l'expérience elle même. Aussi, je ne me dis pas "j'aimerais tant revenir au moment de ce souvenir". Non, mon souhait précieux, ce serait plutôt d'être encore dans ces instants fugaces mais pleins de promesses, juste avant.
Trop de contrôle, le croirez-vous ? Trop de contrôle pour ne pas avoir de regrets. Même ce qui semble arraché n'a rien de réel, ce ne sont que de prétendues révélations. Mais avant, avant de sombrer dans le moment, on en savoure par avance la texture, on en goûte la substance moelleuse, on s'emplit les pupilles de son iridescente beauté, on s'enivre de son flacon plus que de son ivresse.


J'aimerais que rien ne soit passé, pour pouvoir tout vivre encore.

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